2018. Mai est le mois des fleurs; après que le muguet ait, comme à son habitude, pris un peu d’avance sur les traditions en pointant ses clochettes dans la cour dès le 20 avril, les lilas n’ont pas voulu être de reste et nous ont offert cette année une belle explosion de mauves. En secret, le seringat se prépare à prendre le relai pour offrir au passant sa propre version d’une floraison printanière : nuage de blanc, accompagné d’un parfum enivrant. Mais les princesses de ce mois de mai sont incontestablement les pivoines qui, comme toute princesse qui se respecte, font un passage éclatant mais fugace dans le jardin.
Ces rivalités de mai n’impressionnent pas les roses qui fleurissent abondamment dans la cour, dans le jardin et le long de la murette qui sépare le jardin du potager. Las! La pluie qui, après nous avoir copieusement arrosés cet hiver, revient en mai, comme pour nous rappeler malicieusement son pouvoir bienfaiteur, même si elle a aussi le don de gâcher les jours les plus longs de l’année….Après l’effervescence dans le potager pour planter les tomates, les courges, semer les haricots, c’est le repos forcé!
Pendant ce temps, les mésanges et les rouge-queue qui ont fait leur abri sous la toiture, dans les cavités des murs de pierre, sous le balcon, peuvent espérer que leurs efforts soient enfin récompensés : on peut voir les becs des oisillons grands ouverts dépasser des nids et les entendre piailler. Et bientôt c’est la grande affaire : quitter le nid, pour les rouge-queue, ne va pas sans poser quelques problèmes. Les petits atterrissent dans la cour et n’ont pas la force de prendre le large. Ils sont évidemment une proie facile pour le chat qu’il a fallu enfermer quelques jours. Finalement l’un des petits prend son envol tandis que les deux autres mourront tristement dans un coin de la cour, probablement d’épuisement.